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Approches de la réconciliation franco-allemande

Du fait du comportement « irréprochable » de la population, en janvier 1919 les règles de l’occupation purent être allégées[Bild: Stadtarchiv Landau]

Du fait des contacts quotidiens avec les troupes d'occupation lorsqu'elles étaient cantonnées dans leur environnement proche, allemands et français finirent par faire connaissance et, malgré toutes les difficultés, ne se perçurent plus nécessairement comme des ennemis. « Le Français » est ainsi apparu au pasteur évangélique de Wallertheim comme « un homme très poli […]. L’appréciation générale était qu'il se comportait assez décemment. Il n'était pas le personnage haineux, fanatique et vindicatif que l’on s’imaginait et que beaucoup d’entre nous redoutaient qu'il soit, mais il nous traitait avec décence et dignité ». Egalement, les hommes politiques reconnurent la réconciliation entre les deux pays comme la seule voie possible pour l'avenir.

Hunsrück, 10 novembre 1919

Le 10 novembre 1919, lorsqu'une unité cantonnée au Hunsrück est sur le départ vers Finthen, proche de Mayence, les soldats invitèrent leurs hôtes à une petite fête d'adieu, quelqu'un dit: « Juste pourquoi l'Allemagne et la France ont-elles toujours un différend? » Quand les Français partirent, rapporte la fermière Maria Elisabetha Glasmann, les soldats logés chez eux donnèrent, à son mari, chacun une bouteille de vin. L'un d'eux, les larmes aux yeux, souleva en l’air son petit-fils Alfred. (Journal de ma vie, 1973, p. 226).

Gustav Stresemann, Austen Chamberlain et Aristide Briand lors de la Conférence de Locarno en 1925 [Bild: Bundesarchiv, Bild 183-R03618/o. Ang.]

Avant même la guerre et dans les années qui ont suivi, des écrivains, des scientifiques et d'autres intellectuels ont milité pour la paix et la fin de « l'inimitié héréditaire ». Les expériences de la Première Guerre mondiale ont contribué à ce que des écrivains tels que Carl Zuckmayer de Nackenheimou Erich Maria Remarque (« A l’Ouest rien de nouveau ») deviennent pacifistes. Côté français, Romain Rolland, Henri Barbusse, René Schickele et bien d'autres ont œuvré pour la paix et la réconciliation.

La « Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté », fondée à La Haye en 1915, a également milité pour une paix durable. Des groupes locaux se sont formés dans de nombreuses villes, dont Mayence.
Lors de la négociation du Traité de paix de Versailles, les voix des pacifistes ne purent se faire entendre. Les fronts se durcirent et culminèrent avec l'invasion française de la Ruhr en 1923. Le Chancelier du Reich Gustav Stresemann (et ministre allemand des Affaires étrangères de 1923 à 1929) mit fin à la résistance passive et il obtint avec le plan Dawes un assouplissement de la politique étrangère. Avec le ministre des Affaires étrangères français Aristide Briand, il tenta de résoudre les conflits territoriaux. A Locarno en 1925, l'Allemagne s'est engagée à ne pas modifier par la force les frontières occidentales fixées par le traité de Versailles.

Ludwigshafen, 5 novembre 1920

« Le jour de la Toussaint eut lieu, dans la salle du souvenir de la nécropole, un grand service funèbre à la mémoire des morts à la guerre. L'administration militaire française y a déposé une grande couronne avec un ruban tricolore et une dédicace pour les morts allemands. Des gestes comme celui-ci font toujours remonter l'espoir d'une relation pacifiée qui, un jour, finira bien par arriver. » (Journal Armand Stiegelmann, collection privée)

Séance de clôture d’une session de la Société des Nations à Genève, 1926. L’Allemagne fait cette année-là son entrée dans la Société des Nations.[Bild: Bundesarchiv Bild 102-02454/Fotograf Georg Pahl]

0.1.2.Trèves, le 22 novembre 1923

« L'empêchement d'une guerre nouvelle, et même par des moyens lourds, est une question de survie pour l'Allemagne et notamment pour la Rhénanie. [...] sur cette question de sécurisation contre la possibilité d'une autre guerre un accord est nécessaire entre la France et l'Allemagne. » (Christian Stöck, maire député de Trèves, dans : Aus meinen Erinnerungen an die Besatzungszeit der Stadt Trier, Trèves 1930)

Auteurs

Traduction: Jacques Cercelet et de Jean-Claude Dufourd (Animation en Côte chalonnaise)

Textes et Édition: Dr. Walter Rummel (Landesarchiv Speyer), Dr. Hedwig Brüchert; Dr. Ute Engelen, Marion Nöldeke, Dr. Kai-Michael Sprenger (tous Institut für Geschichtliche Landeskunde Rheinland-Pfalz e.V.), Franziska Blum-Gabelmann M.A. (Haus der Stadtgeschichte Bad Kreuznach), Dr. Eva Heller-Karneth (Museum Alzey), Dr. Armin Schlechter (Landesbibliothekszentrum Rheinland-Pfalz, Pfälzische Landesbibliothek)