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L’entrée des troupes alliées

Début décembre 1918, arrivée des soldats français en gare de Mayence[Bild: Stadtarchiv Mainz, BPSF2414a]

A compter de la mi-novembre 1918, près d'un million de soldats alliés – américains et français dans l'actuelle Rhénanie-Palatinat – occupent les territoires situés sur la rive gauche du Rhin ainsi que la rive droite les têtes de pont aux environs de Coblence, Trèves et Mayence. La zone américaine comprend alors les environs de Trèves et de Coblence, y compris les districts actuels d'Ahrweiler, Vulkaneifel, Bitburg-Prüm, Bernkastel-Wittlich, Cochem-Zell et Trèves-Sarrebourg. Les Français occupent pour leur part la Hesse rhénane et le Palatinat.

Des soldats américains marchent vers le Rhin le long de la Moselle[Bild: National Archives Washington, D.C.]

Le commandement suprême des troupes françaises est initialement assuré par les généraux Augustin Gérard (Palatinat) et Charles Mangin (Hesse rhénane), et pour l'armée américaine d'occupation par le général Joseph Théodore Dickman. A partir de l’été 1919, après la fermeture du site de Trèves et le retrait d'une grande partie des forces d'occupation américaines, les forces américaines en Allemagne (A.F.G.) sont en grande partie nouvellement constituées et elles sont dirigées, depuis le quartier général de Coblence par le général Henry T. Allen.

Le baudet allemand porte le poids de toutes les réparations, Magazine satirique allemand « Kladderatsch », juillet 1919[Bild: Heidelberger historische Bestände – digital]

Le 28 juin 1919, la délégation allemande signe le traité de paix de Versailles. Entre autres choses, il confirme que l'Alsace et la Lorraine appartiennent à la France. Des parties du district administratif de Trèves et du Palatinat bavarois sont rattachées au territoire neutre de Sarre, lequel aux termes du traité devait jusqu’en 1935 être occupé par la France sous supervision de la Société des Nations. Pour les autres zones, l’occupation ne devait pas perdurer au-delà de 1935. D’autre part, l'Allemagne a dû assumer seule la responsabilité de la Première Guerre mondiale et accepter un énorme fardeau de réparations pour compenser les dommages de guerre. Les cercles nationalistes en Allemagne ont alors immédiatement lancé une campagne massive contre le « honteux diktat de Versailles ».

Carte des zones d’occupation américaine et française 1918-1923. La zone ouest (en rouge) a été remise aux forces françaises en août 1919[Bild: Institut für Geschichtliche Landeskunde an der Universität Mainz]

À partir du milieu de 1919, le nombre de soldats d'occupation s’est progressivement réduit jusqu’à 100.000 hommes à fin 1922. En particulier, après une réduction de la zone américaine, de nombreuses troupes sont retirées; des unités françaises prennent leur suite dans la zone ouest (région de Trèves). En janvier 1923, les derniers soldats américains quittent la Rhénanie, tandis que lors de la crise de la Ruhr en 1923 reviennent davantage de soldats français reviennent dans la zone d'occupation. Après le règlement de la crise de la Ruhr par le plan Dawes et les accords de Londres (1924), la présence militaire locale diminue.

En 1926 la Grande-Bretagne libère sa zone d'occupation et la France en 1929 la région de Coblence. Enfin, le 30 juin 1930, les troupes françaises quittent la Hesse rhénane et le Palatinat.

Photo de groupe lors d’une réunion de la Commission interalliée de Rhénanie, l’IRKO[Bild: Landeshauptarchiv Koblenz, 710-1798]

Le 10 janvier 1920, en même temps que le traité de Versailles, entre en vigueur l'accord rhénan de réglementation de l'occupation. Cet accord institue un organe suprême, la « Commission interalliée de Rhénanie » (IRKO) basée à Coblence. Celle-ci a pour objet de superviser toutes les autorités allemandes. Jusqu'en 1930 elle est présidée par le français Paul Tirard. Les autres puissances occupantes, la Belgique, la Grande-Bretagne et les États-Unis (le général Allen) sont également représentées dans l'IRKO. Par la suite, en raison de désaccords sur la politique d’occupation, les États-Unis s’abstiennent de participer aux réunions de la Commission de Rhénanie. Le gouvernement allemand était représenté auprès de la Commission par un commissaire du Reich pour les territoires occupés.

Troupe de cavallerie française emménageant
à Kaiserslautern
[Bild: Stadtarchiv Kaiserslautern, F-A4-03586]

Auteurs

Traduction: Jacques Cercelet et de Jean-Claude Dufourd (Animation en Côte chalonnaise)

Textes et Édition: Dr. Walter Rummel (Landesarchiv Speyer), Dr. Hedwig Brüchert; Dr. Ute Engelen, Marion Nöldeke, Dr. Kai-Michael Sprenger (tous Institut für Geschichtliche Landeskunde Rheinland-Pfalz e.V.), Franziska Blum-Gabelmann M.A. (Haus der Stadtgeschichte Bad Kreuznach), Dr. Eva Heller-Karneth (Museum Alzey), Dr. Armin Schlechter (Landesbibliothekszentrum Rheinland-Pfalz, Pfälzische Landesbibliothek)